« Il est grand le mystère de la foi » est l’une des introductions possibles à l’Anamnèse proclamée par l’assemblée qui célèbre. Qu’est-ce que le mystère de la foi ? Quelque chose que l’on ne peut pas comprendre, certes non. Mais plutôt quelque chose que l’on n’a jamais fini de comprendre. Le mystère de l’Eucharistie est comme un jardin : jardin à la française, jardin anglais ou jardin de curé. Le jardin à la française est ordonné. On sent bien qu’il répond à des règles précises mais qui, le plus souvent, échappent au non-initié. Le jardin anglais est un lieu de promenade agréable et reposant, tout y paraît simple et tellement naturel. Le jardin de curé, quant à lui, nous réserve toujours des surprises au milieu d’un apparent désordre, on n’a jamais fini d’y déambuler et d’y découvrir une nouvelle variété de plantes médicinales ou aromatiques, « simples » ou potagères. Quoi qu’il en soit, du jardin à la française, nous garderons l’ordonnancement qui respecte les lois de la raison et de l’esthétique ; du parc anglais, la paisible et reposante contemplation ; et du jardin de curé, la profondeur d’une richesse inépuisable. Tout jardin – nous pourrions ajouter d’autres catégories : jardin d’hiver, jardin japonais, jardin à l’italienne, jardin partagé, jardin ouvrier… – révèle une part de ses mystères à qui sait entrer dans la contemplation de la création et l’admiration pour le travail du jardinier. De la même manière, entrons dans la contemplation du mystère de l’Eucharistie que nous célébrons aujourd’hui.
Père Stanislas LEMERLE