Entre l’Ascension et la Pentecôte, nous vivons la grande neuvaine au Saint-Esprit : « Viens remplir jusqu’à l’intime le cÅ“ur de tous tes fidèles… Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé. »
Il fallait que l’Esprit soit donné pour comprendre la Seigneurie du Christ ; les Actes des Apôtres marquent clairement une succession : « Dieu L’a ressuscité, ce Jésus ; nous en sommes témoins. Et maintenant, exalté par la droite de Dieu, Il a reçu du Père l’Esprit Saint, objet de la promesse, et l’a répandu. » (Ac 2,33)
Mais les Apôtres comprendront peu à peu que si Jésus est déclaré Seigneur, c’est qu’Il l’est depuis toujours ; ils comprendront aussi que si Jésus est rempli de l’Esprit Saint au point de le répandre sur tous, c’est qu’Il avait, depuis toujours, une relation unique avec cet Esprit.
Toute la vie de Jésus va être relue à cette lumière : le secret de l’action de Jésus, c’est qu’Il est mû par l’Esprit ; cet Esprit est au principe même de l’existence humaine de Jésus, de sa mission, de tout son comportement de prophète du Règne de Dieu ; au principe de sa connaissance, remplie d’allégresse, de sa relation au Père ; au principe de la promesse d’envoyer cet Esprit. On ne rencontre pas Jésus sans l’Esprit : voilà pourquoi Jésus dit : « Il vous est bon que je m’en aille, sinon l’Esprit ne viendra pas à vous. » (Jn 16,7). « L’Esprit de vérité vous conduira vers la vérité tout entière » (Jn 16,13).
Dans le 2è volume de son ouvrage « Jésus de Nazareth », le Pape Benoît XVI écrit : « Il (Jésus) n’est pas « parti », mais, en vertu du pouvoir même de Dieu, Il est maintenant toujours présent à côté de nous et pour nous… Le fait de partir est aussi une venue, un nouveau mode de proximité, de présence permanente à laquelle Jean relie aussi la joie... » (Jésus de Nazareth, II, p. 320-321).
Cette présence permanente est celle de l’Esprit, l’Esprit de Dieu qui a ressuscité Jésus.
Père André Lacau