« Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. »  (Isaïe, 53, 5)

 

(Crédit photos : Bruno Parnaudeau)

G. Desvallières innove. Il a appuyé sur « Pause» et nous propose un arrêt sur image. Deux époques se confrontent, avec au centre du tableau, la crucifixion du Christ, et dans l’encadrement, le thème récurrent de sa vie après le traumatisme de la guerre et la perte de son fils.

Dans l’encadrement du tableau, G. Desvallières reliant son époque à l’évènement historique, délivre son message : les soldats ont imité le Christ sur les champs de bataille, ils ont souffert comme Lui, ils connaîtront la Résurrection. Ainsi s’explique la présence du couple sacrifié : l’infirmière et le soldat (peut-être son fils Daniel). Viennent les rejoindre la guerre, les flammes rougissant le ciel, un cimetière, et cette jeune-femme tenant ses enfants. En pendant, les communiants, protégés par un ange, défaillent devant les souffrances infligées à leur Dieu.

 

Au centre de la composition, les bourreaux clouent le Christ sur la croix dans une scène où le réalisme le dispute à la souffrance et à la cruauté. Le corps à demi disloqué, Jésus gît en partie sur le sol ; notre Dieu s’est fait homme en tout, il a tout donné, tout offert, il se laisse attacher, il se laisse faire, malgré la douleur physique et morale la plus insupportable. A chaque extrémité de la croix, tenant des marteaux rougis du sang des suppliciés, les bourreaux s’affairent. On distingue mal le visage de ces deux hommes attachés à mettre à mort. L’un, assis sur la croix, le visage en grisaille regarde le Christ avec intensité, le bras levé, arrêté dans son geste ; l’autre, indifférent, tient le bras de Jésus,  attentif à effectuer un geste précis afin, peut-être, d’épargner la victime. G. Desvallières ne craint pas de représenter la souffrance, mais sans s’y complaire. Le scandale de la croix n’est pas gommé ou idéalisé mais peint dans toute son horreur pour célébrer l’espérance de la Rédemption.

 

Martine